Nous avons tous en tête l’image d’une personne vieillissante qui range le lait dans le placard ou qui demande pour la énième fois quel jour on est. Pourtant, les troubles neurocognitifs, c’est bien plus que cela. L’Alzheimer ou tout autre trouble neurocognitif majeur viennent affecter six différentes fonctions cognitives. En réalité, on ne peut dire qu’une personne vit avec un problème neurocognitif que lorsqu’au moins deux de ces fonctions sont affectées.
CES FONCTIONS SONT :
1) Le jugement est altéré. La personne ne pensera pas à regarder des deux côtés de la route avant de traverser ou à mettre un manteau lorsqu’il neige.
2) Le langage devient diminué. La personne cherche davantage ses mots. Son vocabulaire est moins varié.
3) La praxie est l’ensemble de mouvement effectué pour atteindre un but. Avec des troubles neurocognitifs, cela devient plus difficile. La personne peut avoir du mal à faire des séquences de mouvements qui étaient simples auparavant (attacher ses lacets, prendre son bain, etc.).
4) L’orientation dans l’espace et le temps devient plus difficile. La personne peut se perdre dans son quartier ou bien se mêler dans les dates.
5) La capacité d’attention et concentration peut aussi être affectée. La personne a du mal à se concentrer, elle est plus facilement distraite, etc.
6) La mémoire, bien sûr, elle aussi est atteinte lorsque la personne vit avec un trouble neurocognitif.
SAVIEZ-VOUS QU’IL EXISTE CINQ (5) TYPES DE MEMOIRES ?
La mémoire immédiate est l’information des dernières minutes. La personne peut alors répéter les mêmes questions ou la même histoire plusieurs fois en un court laps de temps.
La mémoire à court terme relève de l’information nouvelle ou de nouvelles connaissances. La personne ne se rappellera pas avoir acheté une nouvelle paire de chaussures, ou ne reconnaîtra pas le nouveau voisin qui a emménagé quelques jours auparavant.
La mémoire ancienne est celle des souvenirs. Elle reste généralement longtemps. C’est pourquoi il peut être facile pour une personne vivant avec un trouble neurocognitif de parler de son enfance ou de sa vie de jeune adulte.
La mémoire procédurale est liée aux praxies, c’est-à-dire, l’ensemble des gestes qu’on fait sans réfléchir (ouvrir une porte, réciter des prières, marcher, etc.) Ces automatismes, aussi, perdurent longtemps.
La mémoire affective est celle des émotions, des sens.
Comme une commode à 5 tiroirs, chaque type de mémoire est indépendant l’un des autres. Peu à peu, lorsque la maladie avance, le mécanisme d’ouverture des tiroirs s’abîme jusqu’à ce qu’il ne soit plus en mesure de s’ouvrir, sauf pour celui de la mémoire affective, celui-ci ne se ferme jamais complètement. La personne ne se rappellera peut-être plus le nom ou du lien qui l’unit à son fils, mais se rappellera qu’elle aime cette personne.
Annie-Claude Aucoin
Intervenante ressource — soutien psychosocial Maison Aloïs, Saint-Jérôme
https://maisonalois.org
info@maisonalois.org