Les oublis fréquents et répétés empoisonneraient la vie quotidienne des personnes de plus de 50 ans. La plupart des sujets âgés éprouvent des pertes de mémoire. Où ai-je mis ma montre ou mon sac à main ? Mon livre et mes clés étaient sur le comptoir, où sont-ils passés ? Où est mon téléphone cellulaire ? Quel jour de la semaine sommes-nous ? On ne se souvient plus d’un mot ou d’un numéro de téléphone. Rassurez-vous : les personnes qui se plaignent de certains oublis ont peu de risques de développer la maladie d’Alzheimer. Si vous avez perdu vos lunettes dans la maison, ce peut être normal, mais si vous avez oublié que vous portez des lunettes, c’est évidemment plus grave !

Les petits ennuis relèvent de ce qu’on appelle les troubles de la mémoire liés à l’âge (TMLA). Les TMLA sont la réaction normale du cerveau qui vieillit ; près de 35 % des personnes âgées de 60 à 78 ans en seraient affectés et, encore une fois, cela n’aurait rien à voir avec la maladie d’Alzheimer, plus complexe et doublée d’un problème d’orientation.

Bien sûr, la mémoire devient moins efficace quand on vieillit. La façon de stocker les renseignements est différente et le rappel des informations est ralenti, ce qui explique les défaillances mnésiques plus ou moins légères. Souvent, la mémoire n’enregistre pas ou enregistre mal par un manque d’attention ou de la fatigue. Par ailleurs, il faut signaler que, contrairement à plusieurs théories, la mémoire, pas plus que le cerveau, n’est un muscle susceptible d’être soumis à des exercices de répétition.

Le célèbre professeur de neuropsychologie et de psychopathologie de l’Université de Liège, Martial Van der Linden, écrit justement : « Je préfère cent fois qu’une personne âgée aille jouer au bridge, à la pétanque, ou assiste à une conférence, plutôt que de passer deux fois deux heures par semaine à faire des exercices idiots de mémoire. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. »

Il importe toutefois de rappeler quels sont les grands ennemis de la mémoire :

  • le tabac
  • l’alcool
  • l’anxiété
  • la dépression,
  • l’hypothyroïdie
  • l’hypertension
  • une perte visuelle ou
  • auditive
  • un sommeil insuffisant
  • une anesthésie générale
  • la prise de médicaments

Les petits oublis au quotidien sont donc des choses normales. Elles peuvent même affecter les personnes de 50 ans et moins. Il nous appartient de trouver des moyens pour contourner ces difficultés comme porter davantage attention à ce que l’on fait, la prise de notes ou un rappel sur le calendrier. La mémoire sera toujours une faculté qui oublie.

André Ledoux
Vigie qualité de vie