L’aide médicale à mourir et la demande anticipée
Le 16 février dernier, la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, a déposé le Projet de loi 11. Ainsi, une personne qui a reçu un diagnostic d’une maladie pouvant la rendre éventuellement inapte, comme la maladie d’Alzheimer, par exemple, pourra formuler une demande anticipée d’aide médicale à mourir. La loi a été adoptée au tout début de juin, ce qui permet d’élargir le processus d’aide médicale à mourir (AMM). Toutefois, un délai maximal de deux ans retarde sa mise en application : le Collège des médecins et l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec doivent concevoir des programmes de formation nécessaires à la réalisation des demandes anticipées d’AMM. La ministre promet un plan d’action pour réduire ce délai.
Il est à noter que le gouvernement fédéral ne semble pas vouloir bouger en ce qui concerne les demandes anticipées considérant que l’on doit faire davantage de recherches. En ce qui touche l’AMM, le Québec a toujours fait preuve d’initiatives remarquables.
Il importe de souligner le combat que mène Sandra Demontigny pour la mise en place rapidement des demandes anticipées; cette femme est atteinte d’une forme héréditaire de la maladie d’Alzheimer précoce. Âgée seulement de 43 ans, ces années sont comptées et, avant que la maladie ne devienne trop grave, elle espère être en mesure de faire une demande anticipée d’AMM. Le délai d’attente de deux ans lui cause beaucoup de stress car, plus ce délai se prolonge, plus les chances d’une demande anticipée s’amenuisent. On comprend facilement la raison pour laquelle Sandra Demontigny est devenue porte-parole de l’Association québécoise du droit de mourir dans la dignité (AQDMD); elle milite donc avec ferveur « pour donner aux gens du pouvoir sur leur propre fin de vie », celle qui est devenue « le visage des demandes anticipées ».
Auteur : André Ledoux, vigie qualité de vie