L’alcoolisme est sans doute la dépendance qui passe le mieux dans notre société. Après tout, prendre un verre, c’est bon pour la santé et l’humeur; l’on proclame que « la modération a bien meilleur goût ». Mais où le bât blesse, c’est qu’elles sont nombreuses les personnes qui dépassent les limites : un verre de vin (120 ml) ou deux par jour, une quantité qui ne correspond pas à un verre très rempli. Un maximum de cinq verres par semaine pour les femmes et de sept pour les hommes.
Bien sûr, les aînés ne constituent pas un groupe homogène et leur différenciation provient du genre, de l’âge, de leur statut socio-économique, etc. Les événements spéciaux, tels un mariage, un anniversaire et même un décès, sont des occasions en or « pour prendre un coup » et franchir les limites.
La génération des 70 ans et plus est devenue très familière avec la consommation de l’alcool au point où certains y voient un trait culturel. D’après Éduc Alcool, « la proportion d’aînés consommant beaucoup et même trop d’alcool pourraient ainsi augmenter au cours des prochaines années. »
En ce qui touche les excès d’alcool, 15,7 % des personnes âgées au Québec consommeraient plus de 14 verres par semaine; ce pourcentage est de 3,8 % chez les femmes âgées. Les aînés risquent plus d’éprouver des problèmes de santé en surconsommant de l’alcool en raison des changements physiologiques associés à l’âge et de leur plus grande vulnérabilité à la toxicité des boissons alcooliques.
La consommation abusive d’alcool conduit à bien des maux : affaiblissement de l’état de santé, isolement, pertes de mémoire, dépression, insomnie, chutes… Bien sûr, nous ne disposons pas de données probantes quant à l’abus d’alcool chez les personnes âgées, particulièrement de la tranche d’âge des 75 ans et plus.à
André Ledoux
Vigie qualité de vie