Il est d’usage, dans les résidences pour aînés, de procéder à des exercices en cas d’incendie. Une alarme est alors déclenchée et tous les résidents doivent évacuer l’immeuble en empruntant les escaliers, car les ascenseurs sont complètement immobilisés. Sans que ce soit nécessairement la panique – les personnes ont été avisées antérieurement –  tout le monde se déplace avec un certain stress et c’est souvent l’énervement dans la descente des escaliers. Que des personnes chutent alors et se blessent parfois très gravement, il faut bien s’y attendre : la mobilité réduite ou une certaine déficience cognitive s’ajoutent aux risques d’accident.

Aussi faut-il saluer l’intervention du  Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRPA) qui  dénonce ces simulations et demande d’y mettre fin dans un article paru dans La Presse canadienne du 3 octobre dernier.

Le président du RQPA, M. Yves Desjardins,  ne décolère pas. Il affirme sans ambages :  « Les aînés se cachent. On en a trouvé dans des placards ou sous des lits. Ils ont peur de descendre les escaliers en vitesse. Et au ministère [de la Santé], on dit : « Non, ça se passe bien. » Moi, j’en fais des exercices d’évacuation et c’est épouvantable.  Dans une RPA de la Montérégie, une personne serait décédée à la suite d’une chute dans un escalier… » Il évoque aussi un autre cas, « celui d’un aîné souffrant d’un problème de tension artérielle qui n’avait pas dormi de la nuit à la suite d’un exercice, et qui est mort le lendemain. »

J’ai été témoin du stress des résidents lors de ces simulations d’incendie. Et des gens qui s’empressent de filer vers les escaliers… M. Desjardins recommande plutôt  des séances d’information destinées aux résidents et une meilleure formation du personnel. Ce serait sans doute un choix plus judicieux!

André Ledoux
Vigie qualité de vie