Les milieux de vie respectifs des aînés devront faire face à des changements majeurs dans une après-pandémie dominée notamment par les changements climatiques, la protection de la biodiversité, de l’environnement et la quatrième révolution industrielle.
Sur le plan individuel, l’importance d’une saine alimentation et de l’exercice régulier iront de pair avec la responsabilisation accrue des aînés, peu importe leur âge et milieu de vie. Par exemple, verrons -nous la création de centres dédiés aux aînés comprenant un gymnase, une salle de cinéma, une bibliothèque et des lieux de rencontre pour la création de projets dont le financement proviendrait des millions de dollars réservés aux projets d’infrastructures ? Les Maisons des aînés de l’actuel gouvernement répondront-elles à ces critères ? La promotion d’une vie active chez les aînés réduirait énormément les risques de solitude et pourrait même faire disparaître le virus de l’âgisme !
Au niveau du système de santé, l’après-pandémie sera une occasion unique qu’il faudra saisir, maintenant que tout est à refaire dans la façon dont l’État répond aux besoins de la société. Les finances publiques sont devenues trop fragiles et le fardeau fiscal des citoyens a atteint sa limite. Afin de maintenir les soins de bien-être de première ligne, l’État ne peut plus dépenser des milliards de dollars en structures bureaucratiques de toutes sortes qui paralysent le système de santé. Il faut adopter, à la base d’une politique vieillissement, un mode de gestion décentralisé afin de permettre aux aînés de collaborer et de communiquer, là où c’est possible.
La décentralisation créera inévitablement un certain chaos, mais elle évitera grandement la paralysie actuelle du système de santé en favorisant les changements nécessaires où de nouveaux modèles de gestion deviendront des modèles généraux d’utilisation des ressources humaines et financières.
Les dizaines de milliers d’aînés qui s’ajoutent chaque année ne demandent qu’à demeurer actifs et à prendre en charge leur santé. Le Québec aura besoin de l’apport de ses personnes âgées dans l’après-pandémie.
FRÉDÉRIC RAYMOND
Vigie santé
GÉROPHARE, édition janvier 2021