Alimentation et exercice physique
L’alimentation surtout de type méditerranéen, avec un juste dosage des acides gras essentiels et des antioxydants, joue un rôle prépondérant dans le bon maintien des facultés mentales, surtout si l’on évite une trop grande consommation de gras saturés et de sucre raffiné. Il n’est pas superflu de prétendre que le mieux-être des grands aînés tient beaucoup à une nutrition équilibrée. Malheureusement, la dénutrition est très répandue chez les très âgés, particulièrement dans la classe sociale des moins nantis.
Selon Catherine Féart, D. ès Sc., de l’Université de Bordeaux, « les données de la littérature disponibles aujourd’hui placent la nutrition au coeur du concept de fragilité à dominante physique : la perte de poids non intentionnelle est un critère de fragilité et les données d’étude d’observation soulignent que des apports protéino-énergétiques et en micronutriments inappropriés sont des facteurs de risque de fragilité14 ». Dans cette recherche, les participants qui souffraient d’apport protéique s’exposaient à devenir fragiles à plus ou moins brève échéance.
Fait intéressant, la fragilité a été liée, dans ces mêmes études, à des carences en micronutriments : vitamines A, B, C, D et E. L’hypervitaminose D est des plus graves puisqu’elle a un impact sur la minéralisation osseuse et la force musculaire. Il n’est pas question des lacunes en minéraux tels le calcium, le magnésium ou le zinc, mais ce serait fort étonnant qu’elles soient inexistantes.
Le mieux-être des personnes plus âgées est donc lié à une alimentation équilibrée. Ces mots d’Hippocrate, dans un superbe chiasme, sont toujours d’actualité : Que ton aliment soit ton remède et que ton remède soit ton aliment.
Le recours à des professionnels de la santé serait en mesure de rendre service à plusieurs grands aînés. Une saine alimentation fait évidemment bon ménage avec l’exercice physique pour entretenir notre capital santé. Si l’activité physique est salutaire pour un bon fonctionnement cérébral, elle demeure aussi un excellent facteur d’antivieillissement. Les organes principaux de l’organisme – le coeur, les poumons, le foie, l’intestin – peuvent en bénéficier largement, sans compter tout le système musculosquelettique. Le stress se combat efficacement par l’activité physique, surtout quand on s’y adonne régulièrement.
Nul besoin de s’abonner à des services de conditionnement physique haut de gamme. L’important, c’est de bouger, et la meilleure façon de le faire, c’est encore simplement de marcher… Marcher à l’extérieur, au grand air, si possible, ou marcher à l’intérieur dans des espaces appropriés. Les grands âgés qui habitent dans une résidence privée ont la chance de profiter de petits gymnases avec tapis roulant ou vélo stationnaire ou de se promener dans de longs corridors, tout en profitant des conseils de kinésiologues.
Auteur : André Ledoux, Vivre en meilleure santé : Prévention, bien-être et sérénité (2018)