En dépit de cette instrumentation de communication ou de santé, bien des grands aînés semblent au contraire préférer qu’on les laisse en paix, quitte à prendre des risques sur la sécurité ou leur intimité. Le discours sur le « sentiment de sécurité » est bien souvent le fait avoué d’adultes inquiets pour leurs « vieux parents ». Les personnes âgées peuvent quant à elles se montrer plus compréhensives, voire « philosophes », et accepter une dégradation assumée de leur santé. Une personne a besoin par essence de se retrouver, de vivre librement à quelque âge que ce soit. La nécessité ou le désir de sécurité ne doit pas prévaloir outre mesure au détriment de l’intimité ou de la valeur naturelle et profonde de la vie.

Ces débats vont peut-être aller en s’intensifiant. Ils sont importants. Ils ont aussi le mérite de placer l’éthique au centre des réflexions et de nos vies. Hormis des réflexes conditionnés et des attitudes de mesure ou de prévention, que peut comprendre toute cette technologie d’assistance dans un champ aussi essentiel que l’on appelle, avec humaine considération, la fin de la vie? La liberté est souvent sans prix.